• BASTIDA HUBERT

    Une chanson à la mémoire d' Hubert 

    Paroles Sylvain FRANCES, Chant Jean Paul VOGLIMACCI

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  • La Sénia

    Il était une fois, dans un pays appelé Algérie, aux environs d’une ville, Oran, anciennement occupée par les Espagnols, une plaine où poussaient des palmiers nains et des touffes d’herbes qui nourrissaient les troupeaux avec beaucoup de difficulté.
    Ces terres appartenaient à des membres d’une tribu d’indigènes appelée « les Smélas ». Le nom de cette plaine était La Sénia, sans doute à cause d’une fontaine ou un puits qui se trouvait là.

     

    En juin 1830, une peuplade venue d’un pays situé de l’autre côté de la Méditerranée, fait la guerre aux indigènes et occupe tout le pays.
    Dans ces environs d’Oran, une section du 56èmeRégiment de Ligne, composée d’un lieutenant, d’un caporal et d’une quinzaine de soldats, s’y installe pour travailler la terre, de 1841 à 1843.
    La proximité de la ville fait que des colons, qui ont suivi les armées s’intéressent à ces terres, et bientôt les autorités civiles décident d’installer des centres de population à La Sénia, Miserghin et Dar Beïda, pour commencer la colonisation.
    A la Sénia, après avoir indemnisé les militaires pour ce qu’ils abandonnaient, d’une valeur estimée à 1 800 francs, les autorités civiles, responsables de la colonisation, achètent les terres aux Smélas pour une valeur de 2 500 francs, par un acte d’achat du 14 novembre 1844.
    Un emplacement est réservé aux habitations qui formeront le village tandis que les terres seront partagées en 48 lots, nombre de maisons à bâtir au village lui-même.
    Certains colons, plus pressés, prennent possession de certains lots et mettent l’Administration devant le fait accompli, avec l’approbation du Sous Directeur de l’Intérieur d’Oran, (qui correspondrait au poste de Préfet), qui interprète à sa façon les directives du général Bugeaud, Gouverneur Général de l’Algérie.
    Ce Sous Directeur, Berthier de Sauvigny, en fait le véritable créateur du village, distribue les 48 lots le 16 novembre 1843.
    Et comme il se trouve encore des amateurs pour les concessions, il distribue, de sa propre initiative, une vingtaine de lots supplémentaires de 2 hectares, dans un périmètre compris au nord du village, entre le blockhaus de Sidi Chabaan et le Ravin rouge. (là, je fais appel à la mémoire des plus anciens –mes oncles Joséico et Salvador n’ont pas pu me donner de précisions- pour savoir à quoi correspondent ces deux points qui délimitent, en 1843, la surface de 600 hectares qui deviendra la commune de La Sénia).
    Cela va lui causer quelques problèmes avec son supérieur hiérarchique et le Directeur des Finances, mais il s’en sortira grâce à ses relations.
    Mais, dans sa séance du 16 août 1844, le Conseil d’Administration adopte, à l’unanimité et définitivement, la création du centre de population de La Sénia.
    Et voilà l’existence du village reconnue avec l’approbation réticente des autorités. Réticente car cette création a été faite trop rapidement selon les critères de l’Administration.
    Des titres de concessions provisoires sont délivrés aux colons sous conditions : bâtir une maison en dur, travailler les terres qu’ils ont reçu, faire un fossé de chaque côté de la route allant à Oran et la border d’arbres.
    Les premiers titres définitifs sont délivrés en juin 1847, après avoir remplacé les possesseurs de concessions provisoires qui ne remplissaient pas les conditions imposées.
    A cette époque, le village se présente sous une forme de parallélogramme de 345 m de long pour 190 m de large. La route qui partage le village a 15 m de large et les places, 50 m de large. Chaque lot à bâtir occupe une surface de 600 m2.
    En 1852, le village est nivelé et au centre, dans l’alignement de la route, on a construit un puits et un abreuvoir.
    Le 22 juin 1861, dans la séance du conseil municipal, présidée par le maire MrMarion, une commission syndicale va être créée pour séparer La Sénia d’Oran, dont elle n’est, jusque là, qu’une annexe.
    Fin 1861, La Sénia devient une commune à part entière. (je regrette de ne pas avoir pu trouver le nom du premier maire du village).
    L’église Saint Félix est bâtie en 1860, mais aucun presbytère n’est prévu à ce moment là, et lors de son inauguration, il faut loger le curé dans une maison louée à MmeVveRosas. Maison que la commune achètera pour 10 000 francs au début des années 1900.
    Voilà, en gros, les grandes lignes de la création de La Sénia, et de ses premiers pas. Si les premiers habitants portaient des noms français, rapidement les noms espagnols son venus les remplacer et c’est pourquoi, nous savons tous comprendre, sinon le parler, l’espagnol, le vrai, celui de chez nous.
     

     

    un peu d 'histoire

     
    Aucune description de photo disponible.
    Antoinette Prieto à Pieds-Noirs d'ORAN , d'ORANIE , enfants et amis
    Oran , Misserghin , plaine des Andalouses 1873
    La distance entre Alger et Oran, par le chemin de fer, est de 420 kilomètres qu'on parcourt en 17 heures.
    Les énormes cactus qui hérissent les abords du château neuf et le beau palmier du jardin de la Préfecture donnent en effet à Oran un caractère plus africain. Située au fond d'une baie, la ville s'élève sur les deux côtés d'un ravin qui en forment le centre; des hauteurs fortifiées la dominent. Une jolie promenade disposée avec hardiesse, et presque à pic, sur les bords de la mer à deux pas du théâtre –Bastrana- offre une grande ressource à la société oranaise.
    Ce qui domine dans la ville, ce qui saisit dès qu'on y entre, ce qui reste dans les mémoires comme trait essentiel de sa physionomie après un certain séjour c'est : - Le mouvement commercial, - le développement de l'activité pratique dans tous les sens, - la fièvre des affaires.
    Au point de vue de l'économiste Oran rivalise avec Alger et tend à le dépasser. Le nombre de navires qui chargent et déchargent dans le port augmente de jour en jour, les maisons de commerce se multiplient et s'agrandissent, les constructions s'étendent, les faubourgs deviennent partie intégrante de la cité.
    La population en 1860 était de 26.910 habitants, en 1872 elle s'est élevée au chiffre de 40.015 : C'est un accroissement de quarante-huit pour cent ; elle doublera en 25 ans si la même proportion se maintient. Ce résultat est dû en grande partie au voisinage de l'Espagne si cruellement déchirée par la guerre civile. L'élément français ne représente qu'un dixième de la population totale (10.043 habitants) ; l'importance de l'élément espagnol est bien supérieure (16.064 habitants). Après les Espagnols et les Français viennent les Israélites naturalisés par le décret Crémieux de 1870 (6.622) puis les Musulmans (4.181), les Italiens (989) et les étrangers appartenant à diverses nationalités (1116).
    On peut regretter que les Français moins habitués aux climats chauds, plus casaniers et moins mécontents de leur sort se laissent devancer par les Espagnols ; mais l'accroissement rapide de la population quelle que soit l'origine des immigrants n'en est pas moins un symptôme de prospérité ; elle met en évidence les ressources de notre colonie car ce sont ces ressources qui attirent et retiennent les étrangers.
    Oran a deux ports, un de commerce qui touche la ville et un port de guerre qui en est distant de huit kilomètres. Ce dernier s'appelle Mers-El-Kébir. Pour s'y rendre, on se dirige vers le Nord-Ouest, on contourne la montagne de Santa Cruz par une route taillée dans le roc puis on longe la plage laissant sur la gauche les jolis villages de Sainte Clotilde et de Saint André. Mers-El-Kébir est adossé aux falaises d'un petit promontoire qui précède le cap Falcon.
    En face, de l'autre côté de la baie se dresse le djebel khar ou montagne des lions.
    Au retour, on peut prendre sur la droite près du village de Sainte Clotilde un sentier escarpé qui conduit, après une heure d'ascension, au fort de Santa Cruz. On monte au milieu de plantes fleuries et de buissons épineux ; peu à peu la route d'en bas et la grève disparaissent : On est comme suspendu au-dessus de la mer qui semble tout à la fois se rapprocher et s'étendre ; Une brèche naturelle ouverte entre deux massifs de rochers marque le sommet ; quelques pas encore et l'on découvre la ville d'Oran qui se replie sur elle-même au fond d'un creux et dans le lointain, à l'Orient, au bout d'une longue ligne de falaises qui s'empourprent au coucher du soleil, la montagne aux lions assise sur sa large base, revêtue sur ses flancs des nuances : - les plus délicates, - les plus douces, - les plus caressantes. On redescend par un bois de pins superbes le long de ravins où croissent, à l'abri du vent, des arbres à fruits et des plantes alimentaires de toutes sortes.
    La richesse du sol des environs d'Oran est merveilleuse ; l'eau manque souvent à la surface mais on la trouve sans trop de peine à une certaine profondeur et on la fait monter au moyen de norias.
    Les Beys d'Oran avaient autrefois une jolie résidence d'été dans un endroit appelé Misserghin à quinze kilomètres d'Oran sur la route de Tlemcen. Le Gouvernement français établit d'abord un camp ; puis en 1842 il transforma en pépinière le jardin de la villa mauresque ; enfin en 1851 il céda la pépinière et ses dépendances au Père Abraham pour la fondation d'un orphelinat. Cet orphelinat est très bien tenu et habilement dirigé ; il contenait quand je l'ai visité cent trente garçons mais l'installation actuelle comporterait un nombre plus considérable. La plupart des pensionnaires sont indigènes. Quelques-uns uns ont été recueillis parmi les Arabes dans des circonstances vraiment tragiques à la suite de l'horrible disette qui décima les tribus en 1867. Toutes les conditions d'hygiène sont réunies dans cet établissement : - propreté des bâtiments, - voisinage des arbres, - cours spacieuses, - pureté de l'air et de l'eau. - Aussi les enfants ont une mine excellente ; leur physionomie vive et gaie fait plaisir à voir.
    L'emploi du temps est réglé de façon très convenable : Trois heures d'école, huit heures de travaux manuels qui ne sont pas tous agricoles : Il y a des ateliers : - de forgerons, - de charrons, - de menuisiers, - de tanneurs, - de cordonniers, - de confectionneurs d'habits et - d'autres encore.
    Un asile de vieillards est annexé à l'orphelinat de garçons. Un peu plus loin des sœurs tiennent un orphelinat de filles et un asile pour les femmes parvenues à l'extrême vieillesse. L'ancienne pépinière a été conservée, perfectionnée, agrandie Des milliers de plantes sont vendues chaque année ; le verger et le potager produisent des fruits et des légumes superbes qui alimentent le marché d'Oran. Les orangers et les citronniers cultivés principalement pour leurs fleurs sont distillés sur place, croissent avec une vigueur peu commune. - De beaux platanes, - des thuyas, - quelques palmiers récemment plantés, - des eucalyptus succèdent ou se mêlent - aux orangers et - aux citronniers. - Les vignes couvrent plusieurs hectares et donnent de bonnes récoltes.
    La plaine des Andalouses s'étend au nord de Misserghin de l'autre côté du djebel Murdjadjo sur une longueur de douze à quinze kilomètres; elle décrit un demi-cercle autour d'une baie comprise entre le cap Falcon et le cap Lindlès.
    Deux communes y ont été constituées depuis l'occupation française, celle d'Aïn-el-Turk au Nord Est et celle de Bousfer au Nord-Ouest ; ces communes comprennent aujourd'hui une population de 3.600 habitants parmi lesquels se trouve environ un millier d'Européens ; une route d'une vingtaine de kilomètres carrossable quoique bien rude et bien étroite met Bousfer et Aïn el Turk en communication avec Oran.
    Je fis, avec un jeune officier d'artillerie avec qui j'avais lié connaissance, la route à cheval ; nous suivîmes jusqu'à Saint-André la route de Mers El Kébir ; là on quitte la plage et l'on commence à s'élever sur les hauteurs du djebel Murdjadjo. La montagne qu'on traverse est aride et dépouillée d'arbres. A la descente on retrouve la mer qu'on avait perdue de vue pendant quelque temps. Une corniche sinueuse bordée d'aloès en guise de parapet vous porte en bas et alors on peut galoper à l'aise le long des champs qui se déroulent au loin, couverts de magnifiques céréales.
    La ferme où nous étions attendus se trouvait à l'extrémité occidentale de la plaine des Andalouses ; le propriétaire nous fit visiter une partie de son domaine (qui appartenait autrefois à une compagnie d'actionnaires dissoute). Il se compose de trois mille hectares distribués de la manière la plus heureuse, situé sur les deux versants d'une montagne peu élevée et en rase campagne le long d'une plage de sable fin. L'abondance des eaux qui descendent de la montagne permet d'irriguer la plaine sans norias ; la plage accessible aux petites barques qu'on appelle balancelles facilite le transport des Andalouses à Oran.
    La région montagneuse est coupée par des ravins où se plaisent les légumes et les arbres fruitiers ; dans ses parties les plus incultes elles forment des plantes textiles et de l'herbe pour les bestiaux. Quant à la région plate, cultivée par des travailleurs espagnols, je ne saurais mieux faire pour donner une idée de sa fertilité que de la comparer à la fameuse vallée de Grenade. La hauteur et la vigueur des blés et des avoines que le vent faisait onduler promettaient déjà d'opulentes moissons bien que le mois d'avril fut à peine commencé ; on sentait qu'il suffirait d'un petit nombre de semaines pour achever de les mûrir. Au milieu de ces vastes champs un palmier isolé s'élève et sert de point de repère. La maison d'habitation est construite sur les ruines encore visibles d'une villa antique ; une allée de bananiers la protège contre les ardeurs excessives du soleil et conduit au bord de la mer. Le domaine des andalouses, trop étendu pour un seul homme, se morcellera tôt ou tard; entièrement défriché il pourra donner l'aisance à quelques centaines de familles laborieuses.
    L'Algérie : Impressions de voyage (17 mars - 4 juin 1873), Jean Jules Clamageran, Docteur en droit, ancien adjoint au maire à la mairie de Paris, membre de la société d'économie politique. Edition en 1874.
     
     

    PREMIERES NAISSANCES A LA SENIA

     

    02-02-1845 : Léon, fils de Jacques Castans

    19-09-1845 : Antoine Maurice Béranger, fils de Bartélémy et de Thérèse Colonel

    13-02-1846 : Jean Baptiste, fils de Jean Baptiste Delblonde et de Marie Gance.

    06-03-1846 : Joseph Marie, fils de Laurent Thenel et de Marie Salomé Schilk

    01-05-1846 : Francisco, fils de Diégo Perez et de Josepha Jimenez

    04-05-1846 : Philippe Antoine Joseph, fils de Joseph Lledo et de Pepa Morolé

    22-05-1846 : Ascencion Ange, fille de Joseph Blasco et de Bernarda Candela

    10-06-1846 : Marie Louise, fille de Pierre Maillère et de Suzanne Charcy

    26-06-1846 : Louis François, fils de Jules Ribet et de Annette (Léger ?)

    19-08-1846 : Bartélémy Joseph, fils de Jean Medina et de Maria Ouecha

    07-09-1846 : Jouanne, fille de Bartélémy Parodi et de Marie Dotte

    07-09-1846 : Joseph, fils de Marcel Parodi et de Marie Bayard

    16-09-1846 : Pedro, fils de Romero Olivo et de Joachina Ydiagregave ?

    21-09-1846 : Léon Victor, fils de Jacques Cathary et de Marguerite Nouaille

    09-11-1846 : Marie, fille de André Brujeau et de Schikina Barabina (origine génoise)

    10-11-1846 : Catherine, fille de André Brujeau et de Schikina Barabina.

    19-12-1846 : Louis Auguste, fils de Michel Olivero (italien) et de Marguerite Raviteli (italienne)

    PREMIERS MARIAGES A LA SENIA

    13-02-1846 : Jacques Cathary avec Marguerite Nouaille,

    06-12-1846 : François Moreau avec Rose Marie Françoise Malet

    30-03-1847 : Jean Nicolas Webert avec Marie Célestine Poirod

    23-06-1847 : Mariano Victor Gomez avec Josefa Navarro

    16-08-1847 : André Cyril Louis Marie Taurel avec Fernanda Josepha Maria Gonazlez

    18-10-1847 : Antoine Louis avec Jeanne Bonifart

    18-10-1847 : Louis Vermiller avec Marie Anne Blanc.

    13-12-1848 : Jean Baptiste Guillem avec Marie Bécaud.

    20-01-1849 : Gonzalez Francisco avec Rafaela Campillo

    22-02-1849 : Gomez Antonio avec Bordonabe Barbara

    24-05-1849 : Alonzo Manuel avec Lafuente Juana

    28-07-1849 : De Buck Edouard avec Marie Hélène Nuger Passade.

    12-11-1849 : Fayolle Joseph avec Angélique Megard

    27-11-1849 : Simoneau Jean Pierre avec Gouault Eglantine.

    12-12-1849 : Hattenberger Jean avec Weiland Catherine

    11-07-1850 : Marchand Jean Pierre avec Regnault Victoire

     

     

    L 'histoire de la bilocha façon Hubert
     
    La Bilocha
    La mona est oranaise, mais la "Bilocha" – son complément naturel – elle, est (peut-être) Sénialaise. Pas le cerf-volant, non, l'expression. Même les Oranais ne connaissent pas - ou peu - ce mot.
    Qui d'entre nous n'a jamais fait voler la "Bilocha", de quelque forme que ce soit: luna, bacalao, barillete, et autres plus ou moins sophistiquées. Des qui volaient mal quand elles avaient de la comba, des qui faisaient gancho, des qu'il fallait aller chercher plusieurs centaines de mètres plus loin après avoir fait corta-hilo.
    Dans les années 90, j'étauis membre d'un club de langue espagnole; et, un jour, le sujet est venu sur le cerf-volant, el cometa en castillan. J'ai prononcé le mot bilocha, mais personne ne l'avait jamais entendu. Rentré chez moi, je suis allé voir le dictionnaire, mais là aussi il était inconnu.
    Pensant qu'il venait d'un quelconque patois d'une quelconque région d'Espagne, je n'y ai pas trop porté d'attention. Mais allez savoir pourquoi, j'avais considéré cela comme une défaite, et j'ai tout essayé pour gagner. Chaque fois que je rencontrais un hispanisant, je lui posais la question, au cas où! Sans aucun résultat! J'ai eu la chance de pouvoir faire quelques voyages en Amérique du Sud. Et, bien sûr, j'ai posé la question chaque fois que l'occasion se présentait, au cas où ce mot aurait traversé l'Atlantique avec les émigrants ( comme le Français ancien au Canada). Mais toujours sans résultat.
    Jusqu'au jour où ce que je cherchais si loin était tout près de moi: la femme de mon meilleur copain, une espagnole de Guadix, que je connais depuis une vingtaine d'années.
    Un jour que je prononçais ce mot devant elle, elle me dit que ce n'était pas le vrai mot, le vrai c'était "gavilucho", et que les gosses de Guadix en fabriquaient aussi.
    Aussitôt, me voilà en train de chercher dans le dictionnaire. Mais là encore, ce fut une déception: ce n'était pas le diminutif de gavilan, l'épervier.
    Mais gavilan nous a fait penser à "aguila" et "aguilucho", l'aiglon. Et là! L'étincelle a jailli! En prononçant rapidement les deux mots, ils arrivent à se confondre.
    Un aguilucho est devenu una guilocha; et je vous laisse deviner la suite. Avec un peu de déformation, mais si peu, una guilocha est devenu una bilocha.
    En approfondissant, j'ai appris que l'aguilucho est la feuille de papier dont nous rabattions les bords et que les plus petits faisaient voler avec trois fils en haut et une queue faite de vieux chiffons.
    Je suppose que ce mot a ensuite été donné à nos cerfs-volants, devenus peu à peu des œuvres d'art, grâce à la colle à la farine.

     

    Voilà, pour moi, l'origine du mot, et celui qui ne le croit pas, que vaya a hacer volar la bilocha a la casica l'agua!
     
    Colonisation
    Fête du village de
    La Sénia
    N° 434
    Oran, le 20 mai 1844
    A Monsieur de Directeur de l’Intérieur,
    Les habitants du village de La Sénia sont venus, il y a huit jours, me demander l’autorisation d’inaugurer le village et de donner un fête publique.
    J’ai donné mon assentiment et les ai engagé à inviter Mr le général Thierry. Une députation s’est rendue chez Mr le Général et l’a prié de vouloir bien assister à leur fête. Mr le Général a refusé. Elle lui a demandé de vouloir bien prêter la musique de la légion étrangère, en payant bien entendu. Mr le Général a répondu qu’il ne pouvait l’accorder, non plus qu’un piquet d’infanterie qu’on lui demandait également pour maintenir le bon ordre.
    J’ai, sur la demande des colons, écrit à Mr le Général pour la musique. Il m’a répondu qu’il ne s’opposait pas à ce qu’elle se rendit à La Sénia mais qu’il avait d’abord peur que ce serait trop coûteux pour les habitants du village. On s’est donc rendu chez le colonel de la légion étrangère. Il a autorisé la musique à aller jouer à La Sénia et a dit aux colons de s’entendre avec le chef de musique. Ce dernier a demandé de ne répondre que le lendemain après avoir pris les ordres du colonel. Il a répondu par écrit qu’il ne pouvait donner ses musiciens à moins de 10 francs par personne. Il y en a 52, c’était donc 520 francs qu’il fallait pour sa musique et qu’il ne pouvait en détacher tous ou aucun. On n’a pu s’empêcher de reconnaître dans ce fait un refus hostile qui a causé une sensation pénible.
    Les colons, qui avaient réuni une somme de 450 francs pour toute la fête, ne peuvent accepter, et il fut décidé qu’on se passerait de la musique.
    Hier, dimanche, toute la ville d’Oran s’est rendue à La Sénia, omnibus, calèches, voitures particulières, chevaux, mulets, tout était mis en réquisition. Une foule immense s’est rendue à La Sénia, la route était couverte d’une population qui semblait heureuse de pouvoir, pour la première fois, sortir de ses murs.
    Un autel avait été improvisé sur la place du village destinée à l’église. Le curé d’Oran a célébré la messe et a parcouru le village en donnant la bénédiction. Les habitants ont choisi Saint Félix pour patron. A la messe assistait un piquet en armes de la milice d’Oran commandé par un officier, tous venus de bonne volonté.
    Après la messe, à une heure, il y a eu des courses de chevaux, des tirs à la cible, et des jeux de différentes sortes. La fête s’est terminée sans le moindre tumulte, le moindre accident, et à la satisfaction de toute la population civile et militaire qui y assistait.
    Cette fête, Monsieur le Directeur, est d’un heureux augure pour notre colonisation. Elle ne pourra … nos habitants d’Oran prennent intérêt aux progrès de tout ce qui se passe en dehors de la ville. Elle sera un grand encouragement pour le village à ceux qui se formeront plus tard dans notre province.
    Ce document est la copie d’un brouillon de lettre, d’où les mots manquants, illisibles.
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