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FRANCOIS QUESADA - 3
OBSESSION SENIALAISE
Depuis longtemps une idée plus que tenace trottait dans ma tête<< revoir mon village>>
Cette idée paraissait saugrenue à ma famille a mes amis tout comme un enfantillage
Un jour accompagné par quelques anciens de chez nous av ec de bien maigres bagages,
Sur un vieux rafiot poussif nous partîmes courageusement tout comme a un pèlerinage,
Avec une ferme résolution, bien déterminés revoir à nouveau notre cher et si beau village,
Car le revoir depuis longtemps cela me manquait, son soleil, ce beau ciel sans nuages,
Revoir ses sentiers et ses chemins et notre vieille fontaine objet de tous les cancanages,
Mais au fond de moi j’avais peur que tout me sois étranger et soit devenu d’un autre âge
Ce village nous l’avions avec bien d’autres Sénialais, un jour sans gloire, abandonnée,
A cause d’un grand échalas galonné qui avec de belles paroles nous avait tous embobinés,
Après avoir tout perdu, même son travail, sans logis sans argent complètement ruinés,
Les enfants sur le dos, une valise a la main, ensemble nous étions devenus des exilés,
Avec en nous l’espoir d’avoir la force de lutter, repartir dans la vie et tout recommencer
Courageux et travailleurs nous nous sommes trouvés comme un troupeau un peu éparpillés,
Mais nous étions tous de vrais soldats plein de noblesse dans ce village ou nous étions nés,
C’était un tout petit village blottit sous les ombrages et c’est vers lui qu’allait mes pensées,
Rien n’avait pu chasser de mon esprit malgré mon absence depuis de nombreuses années,
Sans le moindre combat sans déshonneur, nous venions retrouver son soleil et sa beauté,
Enfin arrivés a bon port, nous priment rapidement le chemin de notre bien cher village,
Hélas mes amis une grande surprise nous attendait, notre Eglise avait subit un outrage,
Notre cher et vieux clocher par une bande de mécréants enrubanné avait été décapité,
Le clocher qui sonnaient dans nos cœur n’évoqueraient plus désormais notre cher passé,
Qu’il était doux de l’écouter sonner les douze coups de minuit, l’heure où il fallait rentrer,
Hélas quand plus rien ne résonne et ces coups lancinants plus jamais je ne les entendrais
Car oh sacrilège des fanatiques et islamistes barbus en avait fait une affreuse mosquée,
Fermant les yeux il me semblait sentir encore, l’odeur de l’encens hautement parfumé,
Elle ne semblait plus avoir aucun âge avec ses vieilles pierres grises et ses vitraux brisés,
Un très vieux lierre commençait à tout tapisser et avec le temps avait la peinture effacée
Je revois ma jeunesse et ma première communion, dans notre Eglise qui a vu tant de mariés,
Nous étions les bienvenus avec tous ceux qui venaient chercher le pardon en toute liberté
Je me souviens des beaux dimanches, où l’on se pressait pour se recueillir et ensemble prier,
Mais que cela me semble loin tout ça et je crois au fond de moi que je n’ai fait que rêver,
Je croyais voir encore les saints en bois posés sur les murs avec beaucoup de majesté,
Cette chère et vieille Eglise que mon âme poétise, ces chacals auraient du la laisser en paix,
Mais elle restera toujours pour ceux qui le veulent la maison du bon dieu à tout jamais,
Malgré tous ses murs délabrés elle restera dans nos cœurs notre vieille église sans clocher
Et là toute seule comme un oiseau blessé, elle serait tombée en ruine avec notre passé,
Je revois encore tout l’amour qui brillait dans ses yeux, ou sur le porche elle m’a embrassé,
Laissant notre Eglise blessée a jamais je pris la route qui menait sur les lieux de mes amours,
Dans cette belle maison nous aurions voulu vivre ensemble jusqu'à la fin de nos vieux jours,
La vie était si belle, sur notre père moi pendu a son cou, mes frères assis sur ses genoux,
Qu’il fasse chaud, qu’il fasse froid ou qu’il grêle mes amis vous l’auriez aimé comme nous,
C’était la maison du bonheur, nous y vivions heureux et nous l’aimions comme des fous,
Ses murs n’ont pas vieilli car elle se rit du temps elle regarde passer les trains chaque jour,
Mais quelques pas plus loin je me rends compte que je n’ai fait que rêver comme un fou,
Hélas mon esprit s’est reprit, la réalité m’envahi, elle était devenue fade pour toujours,
Hélas ma maison n’était plus qu’un amas de murs de parpaings construits avec congruence,
Cachant aux yeux des hommes le va-et- vient et le visage des femmes évitant la coexistence,
Formant des labyrinthes cachant les choses familières, aux yeux des mécréants la présence,
Des femmes musulmanes selon la tradition et pour les hommes une élémentaire déférence,
Ma chère maison elle qui avait gardé mes chers souvenirs et les anciennes présences,
N’était plus qu’un ramassis de baraques construites de bric et broc en dépit du bon sens,
Avec tous ces murs bariolés et sales, presque enfouis sous un énorme bosquet de ronce,
Ma maison ma chère maison celle où je vécu n’était plus que l’ombre de son ombre,
Celle qui avait contenu tant d’amour tant de joie qui avait sut faire battre mon cœur,
Ou n’existait que de la gloire des rires des larmes mais aussi des fêtes sans nombre,
De la voir dans cet état sans vie sans joie aujourd’hui me rends triste et sombre
Comme un vase antique rouillé et comme quelqu’un qui se meurt de trop de liqueur,
Quand mes yeux fatigués se portaient sur toutes ces cabanes crasseuses et enfumées,
Par quelle énorme bêtise me l’avait-on changée, elle si belle avec sa tonnelle ombragée,
Avec ses grappes de raisins nourries aux sarments de la treille couleur violette et parfumées
Je revois encore des choses qui me sont familières et semblent enlacer mon âme chagrinée
Elle a gardé en elle tous mes secrets tous mes souvenirs dans ses murs plus que délabrés,
Je les garde tout au fond de moi, la vie a passé, mais elle poura vivre encore une éternité,
Au jardin de mes souvenirs, j’ai vu mourir pour toujours ma maison et mon rêve enchanté,
J’aimais cette vielle maison devenue grise et sale sous les branches de ce vieux noisetier
Celle où les plus doux des rayons de soleil dorait le tout d’une façon grave et maussade,
Celle où les vitres telles des vitraux des églises flamboyait sur toute la belle façade,
La où tous les deux comme sur les cartes l’ange et le roi les deux mains entrelacées,
Nous mêlions nos regards, nos souffles nos mains entrelacées unissant nos pensées
Aujourd’hui on peut encore voir les rosiers branches contre branches tendrement enlacés
Je quittais ma maison assagi, raisonné, et je parti avec mes souffrances toute ma dignité,
Laissant la ma chère maison je pris le chemin du retour vers mon vieux et merveilleux village,
Lui qui il y a bien longtemps déja, a connu tous mes désirs et mes plus beaux marivaudages,
Arrivant au centre ville, devant ce grand boulevard qui n’était plus qu’un chemin de traverse,
Je crois bien que j’ai pleuré, en pensant à tous ces jeunes qui se sont aimé avec tendresse,
La grande Place le dimanche prenait des airs de fêtes, les amoureux s’aimaient avec ivresse,
Le beau kiosque a musique tout fleuri, où nous allions danser au son d’un bel orchestre,
Il ne reste plus qu’un minable jet d’eau, démuni du moindre liquide a l’allure grotesque,
Et le souvenir ardent des nos belles villageoises et en ce temps là régnait une insouciance,
Par notre jeunesse où garçons et filles se partageaient les joies en leur âme et confiance
Le souvenir de mes vingt ans sont comme des papillons qui nous emporte sur leurs ailles
Mais ils reviennent toujours ramenant notre passé égayer nos cœurs de tendres nouvelles,
Mes souvenirs sont restés dans cette belle Place, comme un rayon de soleil dans le cœur,
De même les baisers que jamais on oublie et que j’ai gardés comme un parfum de fleur,
Qui de nous n’a jamais dans ses rêves les plus fous, revu ces soirées merveilleuse de bonheur
Ou au bras d’une belle fille du village nous prenions des airs de bravache et de vainqueur,
Je suis le premier à revendiquer, dans la chaleur d’une nuit où j’ai cueilli la rose de ton cœur,
Cette place si belle qui a connu tant d’amour et de joie, le tout formant un cadre éblouissant
N’était plus comme une viande cuite a l’angle d’un vieux mur, qu’une sombre vielle masure,
Ou après un long séjour monotone exposée au aux ravages du temps arrivait au crépuscule,
Moi même je revois l’amour qui brillait au fond de tes yeux à l’instant ou tu m’as dit oui,
Souvient toi, chérie souvient toi, nous rêvions tous les deux heureux d’être unis pour la vie,
Pourquoi a-t-il fallu que l’on parte laissant ce village merveilleux que nos aïeux avaient battit,
C’était le temps des beaux espoirs que l’on faisait à deux de grands projets sur notre avenir,
Rien ne comptait a nos yeux que nos espoirs et l’amour nous guidaient vers tous nos désirs,
Où est-il ce temps béni où les cœurs heureux, aux rêves immenses de s’aimer toute une vie,
Ce soir là nous étions à la fête quand mon regard fut attiré par une jeune fille très distinguée
J’étais devenu tout bête je ne saurais dire pourquoi par ce visage radieux j’en fus charmé,
La serrer dans mes bras je ne saurai quoi dire, ce fut mon désir tant mon cœur étais troublé,
Ce soir là elle m’a sourit, et ne sachant que sourire je restais là un peu bête comme pétrifié,
Aujourd’hui grâce à ces soirées dans mon village nous sommes unis pour la vie enfin mariés,
Quand jour après jour nos deux cœurs avec la bénédiction des dieux notre amour à grandit,
La où j’ai gardé mon cœur, j’ai cueilli la fleur de mai et plantée au jardin de mes souvenirs,
Je t’ai vu pleurer, de tes yeux tombaient des larmes de rosée, tu voyais notre amour mourir,
En quittant ce pays merveilleux où nous avons été si heureux, ce fut une déchirure de partir,
Mais en gardant au cœur et nos esprits cette idée fixe le grand espoir d’un jour revenir,
Au comble de notre grand désespoir nous nous sommes trouvés dans l’obligation de partir,
A cause d’hommes peu scrupuleux et avides de gloire funeste on aurait pu tous mourir,
Mais nous sommes tenaces en parlant de notre village et par pudeur on ne sait que l’écrire,
Et dire ou écrire ce que l’on pense de ce village il faut aller le voir la chose n’est pas triste
Avec un peu d’imagination et fermant les yeux vous verrez notre cher village avec le sourire,
Que dire des écoles, de la mairie et de tous les édifices publics,, il faudrait plusieurs pages,
Vous dire simplement que tout cela était a l’identique de l’état actuel de notre cher village.
Je garde le front serein car s’il fait bon vivre en Provence la plus belle des régions de France,
Je ne puis oublier mon pays son soleil sa mer bleu là où mes souvenirs resteront en évidence
J’emporte comme un talisman au fond de mon cœur, avant qu’il ne se fane comme une fleur
Tout ce que mes yeux ont pu voir et gardé au fond de moi pour ne pas gâcher mon bonheur,
D’avoir revu mon pays, mon village, ma maison et tous les paysages aux multiples couleurs,
J’emporterai comme un rayon de soleil dans mon cœur avec le souvenir à mes yeux éblouis,
Et quoi que l’on dise quoi que l’on fasse c’est dans mon cher village que je suis venu à la vie.
FIN DU VOYAGE
Mon voyage s’arrête car je sais que mes rêves mes désirs fous ne reviendront plus jamais,
Mais c’est le miroir de mon enfance, de ma jeunesse, de mes amours et mes tendres années,
Dans ce village antique, cette grande allée, se promenant sous les ficus si chastes et voilés
Que j’ai revu après tant de bonheur et que vous aimeriez si comme nous vous y étiez nés,
Partout je retrace mes pas comme une lumière au fond de la nuit qui éclairent mes pensées,
Je reviendrai j’en suis sur même si mon cher village ne restait que l’ombre de son ombre,
Si par inadvertance on le rendait pour toujours ce que je ne crois pas, triste et bien sombre,
Mais hélas avec ce que sont les hommes ce que nous croyons être et ce que nous sommes,
Qu’ils aient la richesse la beauté, les honneurs, ils font tous ce que rêvent les hommes,
Pêle-mêle a travers les sarcasmes et les huées ils seront emportés dans un oubli profond
Mais je me dis bien des fois a l’heure ou le vent et le voyageur cheminent tout en rêvant
Ou pareil comme jadis tous ensemble cet amour de village nous l’avons laissé
Mais si dieu me prête vie et un peu de chance seul ou accompagné bientôt je reviendrai.
François QUESADA
CAGNES sur MER le 28 Septembre 2010
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Commentaires
2robert nogueraLundi 11 Janvier 2021 à 20:38FRANCOIS , QU'ELLE PLUME !
J'EN AI LE FRISSON A LIRE CES LIGNES
FRANCOIS JE TE SALUT
Robert NOGUERA
3Robert NOGUERADimanche 24 Janvier 2021 à 11:32JE VIENS D'APPREDRE LE DECE DE NOTRE AMI FERNAND PAREJA
BEAUCOUP DE SOUVENIRS ME VIENNE A L'ESPRIT " BON VOYAGE FERNAND "
A TOUT LES SIENS JE PRESENTE MES CONDOLEANCES JE SUIS DE TOUT COEUR AVEC EUX
MAÏTE ET ROBERT NOGUERA
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